NOMS DE LIEUX DE SUISSE ROMANDE, SAVOIE ET ENVIRONS

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Ea Eb Ec Ef Eg Eh Ei El Em En Eo Ep Eq Er Es Et Eu Ev Ex Ey Ez


Escaberts
Les Escaberts, forêt déclive de la commune du Landeron (Neuchâtel), d´un patronyme Escabert attesté à la Neuveville au XVIème siècle.

Escarbillon
Lieu-dit de la commune de Boudry (Neuchâtel), que Michaud décompose en *es carres Billon, « en les coins [à] Billon », avec le vieux mot suisse romand carre, « angle, coin » et le patronyme Billon.

Escarpineau
Côte de l´Escarpineau, lieu-dit de la commune des Brenets (District du Locle, Neuchâtel), apparenté à escarpe, « talus », de l´italien scarpe, même sens.

Eschert
Commune et village du district de Moutier (Jura bernois), Escert en 1179, aussi Echert, nom allemand Escherz, dériverait selon Perrenot d´un nom primitif *ask-erth, « terre à frênes », germanique *aik, « frêne », et erþô, « terre ». Selon Roche c´est un dérivé du latin exsertare, c´est-à-dire un synonyme d´Essert.
Bergerie d´Eschert, maison isolée (Eschert, district de Moutier, Jura bernois) ;
Au vieil Eschert, maison isolée (Grandval, district de Moutier, Jura bernois) ;
Ruisseau de la Combe d´Eschert, cours d´eau affluent du ruisseau de Chaluet (Court, district de Moutier, Jura bernois).

Eschiens
Hameau fribourgeois de la commune d´Ecublens, district de la Glâne, ancienne commune, Eschiens en 1245, Echichens en 1274, Eschyens en 1330, Echiens et Eschiens en 1906, nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Skîhingos, « chez les Scîhingi », dérivé du nom propre Scih, burgonde *skiks, « habile » ou d´un primitif *Scîtingos, dérivé du nom propre Scit-, d´un germanique *skid, skaidan, « briser, séparer » [Perrenot].

Escuens
Ancien pagus de la Bourgogne, qui s´étendait de Salins à Baume-les-Messieurs et Château-Châlons, comitatus Scudingensis en 846, comitatu Scudingis en 850, in pago Scudingis en 853, comitatu Scodingum en 943, par la suite Comté de Scoding, dont le nom viendrait selon Longnon du nom d´une tribu burgonde, les Scotingi.

Esery
Esery ou aussi Aisery, hameau de la commune de Reignier (Genevois, Haute-Savoie), ancienne commune d´Esserts-Esery jusqu´à 1914, puis Esery, réunie à Reignier en 1973. Anciennement Asiriacum, puis Aysirie en 1302, et Cura de Exirie vers 1344, nom de domaine d´origine gallo-romaine dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Asirius. Bois d´Esery, forêt (Reignier, Genevois, Haute-Savoie).

Eslex
Hameau de la commune de Lavey-Morcles, district d´Aigle (Vaud), la Lex en 1504, composé de es lex, « dans les parois de rocher », voir Lex.

Esmonts
Hameau de la commune de Vuarmarens (District de la Glâne, Fribourg), villa de Mont en 996, ès Monts en 1832, ancienne commune, dont le nom signifie « en les monts », donc un village situé sur une colline.

Espagnoux
Les Espagnoux, lieu-dit d´Annecy (Haute-Savoie), ancien français espanois, « espagnol ».

Esparcette
Chemin de l´Esparcette (Crissier, district de Lausanne, Vaud), français esparcette, « sainfoin » (Onobrychis sp.), plante des sols profonds, secs et calcaire [Bossard].

Espérance
Français espérance, « sentiment qui porte à attendre avec confiance un bien que l´on désire ».
L´Espérance, maisons isolées (Burdignin, Vallée Verte, Haute-Savoie).

Essantse
Endroit où l´on rouissait le chanvre, du verbe de l´ancien français essengier, « rouir le chanvre », du latin exsaniare, « enlever la sanie », de sanies, « sang corrompu, sanie, pus, fluide épais, liquide visqueux », ou selon Bossard, déverbal du verbe étancher dont un sens régional est « interrompre un cours d´eau, faire un étang », de l´ancien français estanchier, « étancher, empêcher de couler », du latin vulgaire *stanticare, « arrêter ».
L´Essantse, hameau (Les Montets, district de la Broye, Fribourg).

Essapeux
Les Essapeux, lieu-dit de la commune de Coeuve, district de Porrentruy (Jura), du patois jurassien essapaie, « défricher ».

Esse, Essets, Essettes
Ancien français esse, « fonds de terre où passe quelque peu d´eau qui le rend impropre au labour et qui n´est bon qu´à produire de l´herbe ».
Bois d´Esse, lieu-dit où il n´y a plus de forêt (Mézières, district de la Glâne, Fribourg).

Avec les suffixes diminutifs -et, -ette ou collectifs -et, -ette :
Col des Essets, 2029m, zône de pâturages humides (Bex, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Essettes, pâturage (Vallon de l´Hongrin, Villeneuve, district d´Aigle, Vaud) ;
Les Essettes, pâturage, nom monté aux Pointes des Essettes, sommets, 3160m, et au Col des Essettes, 3113m (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais).


Esseims
Les Esseims, maisons isolées de la commune de Cranves-Sales (Annemasse, Haute-Savoie), peut-être de même origine que l´ancien français essemee, « terre ensemencée ».

Essenges, Essinge, Essinges
Pour Perrenot, c´est un nom d´origine burgonde, dérive d´un primitif *Aissingos, « chez les Aissingi », dérivé du nom propre Aisso, « celui qui travaille l´airain », du burgonde *ais, germanique *aiza, « bronze, airain ». Pour Jaccard, et après lui Aebischer, c´est un nom de même origine que Essantse. Notons qu´il existe en Allemagne un Essingen, que l´on fait dériver d´un nom propre allaman « *Esso, Ezzilo ».
Essenges lieu-dit (Penthéréaz, district d´Echallens, Vaud) ;
L´Essinge ou Les Essinges, hameau (Mézières, district de la Glâne, Fribourg) ;
Essinges, maisons isolées (Pont-en-Ogoz, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Les Essinges, Essenges en 1278, aussi Esseinges en 1906 hameau (Surpierre, district de la Broye, Fribourg).

Esserailloux, Essercurons
Noms composés de Essert et d´un patronyme indéterminé.
Esserailloux, lieu-dit en forêt (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Essercurons, lieu-dit (Montbovon, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Esserpas, Esserpes, Esserpis, Esserpys
Terrain défriché ; ces toponymes sont toujours au pluriel. Du patois esserpa, « défricher », de serpa, « pioche », latin vulgaire *sarpa, bas latin sarpere, « tailler, émonder ».
Les Esserpes, hameau (Ornex, Pays de Gex, Ain).

Du patois esserpa, « défricher » :
Les Esserpas, lieu-dit (Autavaux, Vernay, district de la Broye, Fribourg).

Avec le suffixe collectif -is :
Les Esserpis, lieu-dit (Sévaz, district de la Broye, Fribourg) ;
Chemin des Esserpys (Romanel-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud).

Voir aussi Xerpès.


Essertfallon
Hameau jurassien de la commune d´Epiquerez, district des Franches-Montagnes, versus Esers Phaloni vers 1337, versus Essertfallon en 1347, d´un nom primitif *Exartus Falonis, « Essert de Falon », issu de l´ancien haut allemand falo, germanique *falva, « fauve ». En 1347 vivait à Ocourt un Jean Falum [Perrenot].

Essieu
Hameau de la commune de Saint-Germain-les-Paroisses (Bugey, Ain), Ayssieu en 1354, De Ayssiaco et Aysseu en 1359, Ayssiou en 1385, Eyssieux sur la Carte de Cassini, Essieux en 1847, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine comme *Aysciacum, dérivé avec le suffixe -acum du gentilice Ayscius.

Essieux
Les Essieux, maison isolée en clairière de la commune de Péry (District de Courtelary, Jura bernois), pourrait être une réfection analogique de Essert.

Esson
Côte d´Esson, sommet boisé (1182m) de la commune de Couvet (District du Val-de-Travers, Neuchâtel), peut-être une variant de Enson, « au sommet ».

Essorbiers
Les Essorbiers, lieu-dit de la commune de Bevaix, district de Boudry (Neuchâtel), probablement un ancien es sorbiers, lieu où poussaient des sorbiers (Sorbus sp.).

Essui, Essuite, Essuyères
Français essuyer, ancien français essuit, essuyt, « sec », du latin vulgaire *exsucare, « exprimer le suc », mais le sens de « sécher » apparaît dès le Moyen Age, du latin sucus, « suc », ou encore du latin exsuctus, participe passé de exsugere, « tarir, dessécher, pomper [l´humidité] », pour un lieu sec et sans eau [Gros].
Pré Essui, alpage (La Léchère, Tarentaise, Savoie) ;
Côte Essuite, croupe (Besse, Oisans, Isère).

Avec le suffixe collectif -ière :
Les Essuyères, forêt déclive (Bex, district d´Aigle, Vaud).


Est
Situé à l´est d´un point de repère. Du vieil anglais east, racine indo-européenne *es-, « aurore ».
Cime de l´Est, anciennement Mont de Novierre, puis Mont Saint Michel au XVIIème siècle, et Dent Noire au XIXème siècle, sommet oriental des Dents du Midi, 3178m (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais).

Estavannens
Estavannens Dessous et Estavannens Dessus villages de la nouvelle commune de Bas-Intyamon (District de la Gruyère, Fribourg), et ancienne commune, Estavanens et Extavanens en 1231 et 1278, Extavannens en 1453, ancien nom allemand Estavanning, dont le gentilé est stabadin. C´est un nom d´origine burgonde qui dériverait d´un primitif *Stawaningos, « chez les Stawaningi », dérivé du nom propre Stawa, du burgonde *staua, « juge » [Perrenot]. Chaux d´Estavannens, pâturage (Estavannens, Bas-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg).

Estavayer-le-Gibloux, Estavayer-le-Lac
Nom de domaine dérivant du nom d´un chef germain Stavius, selon Stadelmann.
Estavayer-le-Gibloux, Stavael en 1142, Estavaiet vers 1160, Staviolum sub Jublor en 1227, Estavaiel li villa en 1228, nom allemand Stäffis am Gibel, commune et village (District de la Sarine, Fribourg) ;
Estavayer-le-Lac, nom latin Staviolum, fondée en 512, Stavaiel en 1158, Stavaiel et Estavaiel aux XIIème et XIIIème siècles, Stavaia en 1177, Estavay en 1184, Estavaie en 1220, Estavail en 1224, Estavayacum en 1265, Stavay en 1300, Estavaiez et Estavayel au XIIIème siècle, anciens noms allemands Staviolo en 1225, Steviols en 1231, Stavaya en 1244, Stäffies en 1578, nom allemand actuel Stäffis am See, Steffis am See, commune et village (District de la Broye, Fribourg).

Esterpeys, Etarpay, Eterpa, Eterpas, Eterpaux,
Eterpay, Eterpaz, Eterpecs, Eterpées, Eterpets,
Eterpeys, Eterpilles, Eterpis, Eterpys, Etrepets
Lieu défriché où les souches ont été arrachées à la houe, de l´ancien français estarpeis, estrapeis, estrepeis, « abattis », esterper, estirper, estraper, estreper, estrepier, estriper, « extirper, arracher ; arracher les mauvaises herbes », estrepeure, « défrichement », latin médiéval extirpare, « arracher, défricher », bas latin ex sterpi[g]nacum, stirpetum, « lieu défriché, essart », sterpinacum, « couvert de racines », latin vulgaire ex[s]tirpata, du latin stirps, stirpis, « souche ; racine », au pluriel « végétation, arbrisseaux, broussailles ».

Avec le suffixe collectif -is :
Les Eterpis, maison isolée (Sâles, district de la Gruyère, Fribourg).

Dérivés avec les suffixes collectifs -az, -ée :
L´Eterpaz, alpage (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Eterpaz, hameau (Vallorbe, district d´Orbe, Vaud) ;
Les Eterpées, maisons isolées (Mieussy, Faucigny, Haute-Savoie).

Dérivés avec les suffixes collectifs -ay, -et, -ey, -y :
Les Esterpeys ou Les Esterpis, maison isolée (Grangettes, district de la Glâne, Fribourg) ;
L´Etarpay, clairière (Val Ferret, Orsières, district d´Entremont, Valais) ;
L´Eterpay, hameau (Nendaz, district de Conthey, Valais) ;
L´Eterpay, hameau (Mayens-de-Riddes, Riddes, district de Martigny, Valais) ;
Les Eterpets, ruines (Valloire, Maurienne, Savoie) ;
Chemin des Eterpeys, d´un lieu-dit Esterpaies mentionné en 1224 (Lausanne, Vaud) ;
Les Eterpys, lieu-dit (Conthey, district de Conthey, Valais).

Avec métathèse :
Les Etrepets, hameau (Margencel, Bas-Chablais, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif patois valaisan -ec :
Les Eterpecs, lieu-dit en forêt (Mase, district d´Hérens, Valais).

Dérivés avec le suffixe collectif patois -a :
L´Eterpa (Château-d´Oex, district du Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Les Eterpas, ferme (Cerniat, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe -aux :
Les Eterpaux, lieu-dit dans les vignes (Charrat, district de Martigny, Valais).

Avec le suffixe diminutif -ille :
Les Eterpilles, lieu-dit (Saint-Sulpice, district du Val-de-Travers, Neuchâtel).


Estévenens
Hameaux dispersés de la commune de Vuisternens-devant-Romont (District de la Glâne, Fribourg), ancienne commune, esteuenens en 1403, Estevenens en 1666, Esteuenens en 1668. Stadelmann cite des anthroponymes romand Esteven-, tirés de « Stephanus » : Estevena, Estevenaz, Estevenin.

Estiva, Estivage, Etival
1. Pâturage d´été, où le bétail estive. Franco-provençal estiva, étiva, latin aestivus, aestivalis, « relatif à l´été, estival ».

2. Lieu où sont semées les céréales de printemps, latin médiéval aestiva.

Les noms suivants répondent à l´une ou l´autre de ces définitions :
L´Estiva, ruines (Villarodin-Bourget, Haute-Maurienne, Savoie) ;
L´Estivage, lieu-dit (Avenches, Vaud) ;
Etival, Estiva Castra à l´époque romaine, commune et village (Moirans-en-Montagne, arrondissement de Saint-Claude, Jura).


Estoul, Etale, Etalle, Etalles, Etelles,
Etelley
Variante d´étable, soit du latin stabulum, « étable, écurie », soit du germanique *stalla, de même sens, ou, selon Jaccard, du patois étale, « éclat de bois, copeau », etella, itella, « bûche ».
Chalet de l´Etale, alpage, nom monté à L´Etale, sommet, 2483m (La Clusaz, Bornes-Aravis, Haute-Savoie), et passé à L´Etale, station de sport (Manigod, Bornes-Aravis, Haute-Savoie) ;
Plan de l´Etalle, alpage (Château-d´Oex, Pays-d´Enhaut, Vaud) ;
Poteu des Etales, passage dans les rochers (Sanetsch, Conthey, Valais) ;
Les Etalles, hameau (Lélex, Pays de Gex, Ain) ;
Combe des Etelles, lieu-dit en forêt (Saint-Ursanne, district de Porrentruy, Jura) ;
Marais des Etelles, lieu-dit (Vallée des Huiles, Savoie) ;
L´Etelley, hameau (Samoëns, Faucigny, Haute-Savoie).

Forme valdôtaine :
Estoul, alpage (Ayas, vallée d´Aoste) ;
Estoul, hameau (Brusson, vallée d´Aoste).


Estrablin
Commune et village du Pays viennois (Vienne-Sud, arrondissement de Vienne, Isère), ager Stabiliacense au IXème siècle, Estabiliacense et terra S. Petri de Stabliano au Xème siècle, Stablinus au XIème siècle, terra Strambinum, Estrabinum, Estrambinum et Estrablin au XIIème siècle, Establins au XIIIème siècle, de Establino au XVème siècle, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine *Stabilianum dérivé avec le suffixe -anum du nom d´homme Stabilius, avec par la suite un r épenthétique.

Estraz, Eter, Etra, Etrat, Etraz,
Etrez, Etrier
Localité proche d´une ancienne route pavée ou dallée, d´une voie de grande communication romaine. Patois romand étraz, ancien français estrée, « chemin, route, voie », latin [via] strata, « grande route pavée », littéralement « chemin à matériaux épandus ».
Rue Estraz, lieu-dit Strata en 1216, Estra en 1239 (Lausanne, Vaud) ;
Etra, lieu-dit (Gollion, district de Cossonay, Vaud) ;
Vy de l´Etra (Frasses, district de la Broye, Fribourg) ;
Etrat, hameau (Aigueblanche, Tarentaise, Savoie) ;
Etraz, hameau (Quart, vallée d´Aoste) ;
Vy de l´Etraz, Vy d´Etraz ou Vy d´Etra, route romaine allant de Genève à Bâle par le pied du Jura, Rue de l´Etrat et Vie de l´Etrat en 1731, Rue de l´Etraz en 1748, Vy de l´Etraz en 1858, Vi d´Etra en 1895, Vi de l´Etra en 1888, à Bôle (District de Boudry, Neuchâtel) [Michaud] ;
L´Etraz, de Strata en 1475 (Saint-Michel-de-Maurienne, Savoie) ;
Sous Etraz, hameau sur l´ancienne voie romaine qui passait par Veigy, Douvaine, Bachelard, Sous Etraz et Filly (Massongy, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Mont d´Etrier, Mont Détrier en 1935 (La-Motte-en-Bauges et Bellecombes-en-Bauges, Le Châtelard, Bauges, Savoie).

De l´accusatif pluriel latin stratas :
Etrez, Estres en 1253, Estrees en 1292, Estrez en 1442, Estré en 1564, Etrée au XVIIIème siècle (Carte de Cassini), Etréz en 1911, commune et village de la Bresse (Montrevel-en-Bresse, arrondissement de Bourg-en-Bresse, Ain) ;
Etrez, Estres en 1416, hameau (Lescheroux, Bresse, Ain).

Peut-être de même origine :
Forêt de l´Eter, traversée par une ancienne route (Cressier, Neuchâtel).

Voir aussi Détrier, Létraz.


Estressin
Faubourg de la ville de Vienne (Pays viennois, Isère), anciennement Astressi.

Etable, Etables, Etablons, Etoblons, Etrables,
Etrabloz
Etable ou écurie, mais aussi anciennement auberge ou hôtellerie, du latin vulgaire *stabula, pluriel pris pour un féminin du neutre stabulum, « lieu de séjour, demeure, auberge, étable, écurie ».
Etable, de Stabulo en 1250, Curatus de Stabulis et Curatus de Stabillis au XIVème siècle, commune et village du Val Gelon (La Rochette, arrondissement de Chambéry, Savoie) ;
Etables, De Stabulis vers 1225, Estrablos en 1250, Estables et Estrables en 1299-1369, Establoz en 1670, village et ancienne commune (Ceignes, Haut-Bugey, Ain).

Diminutifs avec le suffixe -on :
Les Etablons de Riddes, montana de Establon en 1262, diminutif avec le suffixe -on, maison isolée, Forêt des Etablons, (Mayens-de-Riddes, Riddes, district de Martigny, Valais), et Les Etablons de Saxon, alpage (Saxon, district de Martigny, Valais), nom monté à la Tête des Etablons, 2416m (Verbier, Bagnes, district d´Entremont, et Riddes, district de Martigny, Valais).

Peut-être de même origine :
Les Etoblons, lieu-dit (Renan, district de Courtelary, Jura bernois).

Du latin médiéval estrablo :
Etrables, Etablu en 1295, aussi Estable et Etrabloz, hameau (Desingy, Genevois, Haute-Savoie) ;
Les Etrables, hameau (Margencel, Bas-Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Etrables, lieu-dit (L´Abergement-de-Varey, Bugey, Ain) ;
Etrabloz, villam de Stabulis en 1148, Extablo en 1299, hameau (Payerne, Vaud).

Voir aussi Etaves ; Trable.


Etache
Etache, Estache et Extache en 1553, alpage, nom monté aux Col d´Etache, 2799m, Glacier d´Etache et Roche d´Etache, Vallon d´Etache, etc. (Bramans, Haute-Maurienne, Savoie), du patronyme Eustache, roman Estace, Estache, latin Eustachius, du grec eustachios, « bon épi ».

Etages
Ancien français étage, « demeure, séjour, habitation », du verbe ester, « se tenir debout, rester, s´arrêter ».
Les Etages, hameau (Le Cerneux-Pequignot, district du Locle, Neuchâtel) ;
Les Etages, pâturages en terrasses (Champéry, district de Monthey, Valais) ;
Les Etages, hameau, et sur les Etages, alpage (La Clusaz, Bornes-Aravis, Haute-Savoie).

Etagnes
L´étagne est la femelle du bouquetin (Capra ibex).
Les Etagnes, lieu-dit au-dessus du lac des Dix (Hérémence, district d´Hérens, Valais) ;
Bec des Etagnes, sommet, 3207m, et Glacier des Etagnes (Nendaz, district de Conthey, Valais).

Etagnières
Village vaudois du district d´Echallens, Estanneres en 1202, Estaneres en 1290, Etanières en 1377, Ethagnires en 1403, Estagnyeres en 1424, « es tanières » [Jaccard], voir Tanière.

Etagnire
Lieu-dit de la commune de Villars-le-Terroir (District d´Echallens, Vaud), pour lequel Jaccard donne la même origine que Etagnières, mais l´absence de marque du pluriel fait pencher pour un dérivé du latin stagnum, « eau stagnante, marais, lac, étang ».

Etaillers, Etaillies
Dérivés de Taille, etc, avec agglutination d´une proposition es.
Les Etaillers, lieu-dit en forêt aux Voirons (Fessy, la Côte en Chablais, Haute-Savoie) ;
Bois des Etaillies, bois de la commune de Laconnex (Genève).

Etain, Etang, Etangs
Etang, du bas latin stannum, latin stagnum, « eau stagnante, marais, lac, étang », probablement avec l´influence de l´ancien français estanchier, « étancher, empêcher de couler ».
Etain, hameau, cf. Etain (Meuse), Stagnum au XIème siècle, et Estaing (Arveyron) (Yenne, Avant-Pays savoyard, Savoie) ;
L´Etang, hameau (Saint-Jean-sur-Reyssouze, Bresse, Ain) ;
Bas de l´Etang, maisons isolées (Neyruz, district de la Sarine, Fribourg) ;
Les Etangs, lieu-dit dans la plaine du Rhône (Martigny, Valais).

Voir aussi Etagnire.


Etava, Etavez
Mot patois signifiant « huitième ».
Pointe d´Etava, sommet (2376m) où le passage du Soleil indiquait pour l´alpage d´Emaney la huitième heure du jour (14 heures), qui est l´heure de la traite de l´après-midi [Guex] (Vallon d´Emaney, Salvan, district de Saint-Maurice, Valais) ;
Etavez, hameau (Le Mont-sur-Lausanne, district de Lausanne, Vaud).

Etavel, Etaves
Patois savoyard étave, « étable » [Boyer].
Les Etaves, maison isolée (Saint-Rémy-de-Maurienne, Basse-Maurienne, Savoie).

Avec le suffixe diminutif -el :
Etavel, hameau (Saint-Pierre, vallée d´Aoste).


Etercy
Commune et village de l´Albanais (Rumilly, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie), Prior de Estercie vers 1344, aussi Estercy au XIXème siècle, d´un nom de domaine d´origine gallo-romaine, peut-être *Sterciacum, dérivé avec le suffixe -acum de l´anthroponyme germanique Stercius.

Eterd
Lieu-dit de la commune de Démoret (District d´Yverdon, Vaud), du patois éterdre, latin sternere, « étendre », aussi avec le sens de « défricher », c´est-à-dire « augmenter la surface défrichée ».

Etiez
Hameau de la commune de Vollèges, district d´Entremont (Valais), Octier en 1150, Octiez en 1177, Oitiez en 1179, Ottiez en 1198, Othiez en 1245, Oytier en 1249, Octhiez en 1280, Octyez en 1315, aussi Etier en 1906, du latin octavus, « huitième », la localité étant situé à la huitième milliaire depuis Martigny sur l´ancienne voie romaine qui traversait les Alpes [Guex].

Voir aussi Oytier.


Etivaz
L´Etivaz, hameau de la commune de Château-d´Oex, (District du Pays-d´Enhaut, Vaud), Leytiva en 1460, Leytivaz en 1514, nom patois Léthuà, qui signifie « frontière », ancien nom allemand Lessi.

Etoile
Mot français, latin stella, « étoile ».
L´Etoile, alpage (Lignières, Neuchâtel) ;
L´Etoile, Domus de Stella en 1344, hameau (Le Châtelard, Bauges, Savoie) ;
La Belle Etoile, maison isolée (Undervelier, district de Delémont, Jura) ;
Mont de l´Etoile, 3370m (Evolène, district d´Hérens, Valais).

Etournel, Etournelle, Etournelles
Probablement du latin vulgaire *sturnellus, du latin sturnus, « étourneau », ou de l´ancien français estourneau, « treuil, cylindre sur lequel s´enroule la corde d´un engin à élever des fardeaux ».
L´Etournel, L´Estornel en 1497, L´Estournel en 1738, hameau (Pougny, Pays de Gex, Ain) ;
L´Etournelle, lotissement (L´Albenc, Sud du Grésivaudan, Isère) ;
Les Etournelles, lieu-dit (Châtillon-en-Michaille, Michaille, Ain) ;
Sentier des Etournelles (Le Salève, Haute-Savoie).

Etouvières
Les Etouvières, hameau de la commune de Thônes (Bornes, Haute-Savoie), probablement d´un ancien *es Touvières par agglutination de l´article.

Etovaires
Les Etovaires, hameau de la commune de Val-d´Illiez (District de Monthey, Valais), peut-être un composé de es tovaires, voir Tovares.

Etoy
Commune et village vaudois du district de Morges, Stuie en 1145, Estui en 1167, Stoy en 1177, Estue en 1215, Estuve en 1228, Estuy en 1269, Estuez en 1349, Stuez en 1379, Estuey en 1430.
Pré d´Etoy, alpage (Les Bioux, Vallée de Joux, Vaud).

Etramats
Les Etramats, hameau de la commune de Bottens, district d´Echallens (Vaud), probablement d´un patronyme *Etramat disparu, dérivé du verbe patois etrama, « retirer, ranger », aussi ancien français estramure, « litière des bêtes ».

Etray, Etrey, Etreys, Etroit, Etroits,
Etry, Etrye
Passage reserré, encaissé entre deux parois ou flancs de montagne, ou aussi pièce de terre allongée. Du vieux français étreit, « étroit », ancien français estrei, estreit, estroict, estroit, « lieu étroit, resserré, détroit », du latin strictus, « serré ».
L´Etroit Denté, maison isolée (Taninges, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Etroit du Siaix, lieu-dit (Pomblière, Tarentaise, Savoie) ;
Les Etroits, In Bona Nocte a cleta de Eytretis en 1508, hameau (Bonnenuit, Valloire, Maurienne, Savoie) ;
Les Etroits, Via que vocatur ad Extrictos, hameau (Voreppe, Pays voironnais, Isère) ;
Bois des Etroits, forêt déclive (Entremont, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Col des Etroits, 1152m, supra rupem des estreys vers 1400 (Sainte-Croix, district de Grandson, Vaud).

Formes patoises :
L´Etray, hameau (Fully, district de Martigny, Valais) ;
L´Etrey, hameau (Riaz, district de la Gruyère, Fribourg) ;
Champs des Etreys, lieu-dit (Grône, district de Sierre, Valais) ;
Etry et Plaigne d´Etry, hameaux (Taninges, Faucigny, Haute-Savoie) ;
L´Etrye, maisons isolées, et Ruisseau de l´Etrye (Châtel, Val d´Abondance, Chablais, Haute-Savoie).


Etre, Etrille, Etroz, Etrua
Abri de bergers, patois valaisan et savoyard îtro, êtro, vieux français êtres « devant de la grange, aire, puis logement, maison », ancien français aistre, estra, estre, iestre, « emplacement dans un lieu ouvert, chambre, jardin, fossé, lieu, place en général », latin extera, « à l´extérieur ».
Etre, maisons isolées (Jarsy, Bauges, Savoie) ;
L´Etre, cours d´eau (Polliat, Bresse, Ain) ;
L´Etrua, maison isolée, a peut-être la même origine (Pont-en-Ogoz, district de la Gruyère, Fribourg).

Avec le suffixe diminutif -ille :
L´Etrille, lieu-dit (Bretaye, Ollon, district d´Aigle, Vaud).

avec le suffixe collectif patois -oz :
Bois d´Etroz (La Sarraz, district de Cossonay, Vaud).

Voir aussi Itre, Litro.


Etrembières, Etremble, Etrembles, Etremblés
Un ancien es Tremblières, es trembles, tremblaie, endroit où poussent des trembles.
L´Etremble, cours d´eau affluent du Veyron (Montricher, district de Cossonay, Vaud) ;
Etrembles, hydronyme (District d´Aubonne, Vaud).

Avec le suffixe collectif -ière :
Etrembières, Estremberes en 1275, villa de Estramberes en 1302, puis Estrambiéres, et aux Trembières en 1682, aussi Etrambière et Etrambières au XVIIème siècle, château et commune du Genevois (Annemasse-Sud, arrondissement de Saint-Julien-en-Genevois, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif  :
Les Etremblés, lieu-dit (Meinier, Genève).


Etremolais
Lieu-dit de la commune de Damvant (District de Porrentruy, Jura), ancien *es tremolais, « en les tremblaies », voir Trémolay.

Etret
L´Etret, pâturage de la commune de Megève (Haut-Faucigny, Haute-Savoie), dont le nom pourrait être une cacographie de *Les Traits, le ruisseau qui y coule étant le Nant des Traits.

Etrivaz, Etrives, Etruve
Ancien français estrive, « querelle, combat, lutte, bataille », peut-être un terrain qui fut l´objet d´une contestation musclée.
L´Etrivaz, forêt déclive (Montriond, Chablais, Haute-Savoie) ;
Les Etrives, maisons isolées (Saint-Triphon, Ollon, district d´Aigle, Vaud) ;
L´Etruve, lieu-dit (Curtilles, district de Moudon, Vaud).

Etroubion, Etroubles
Du patois étroblia, « éteule, chaume laissé sur le champ après la moisson ». Latin stipula, « paille, chaume », voir le mot régional étrouble. On a aussi proposé une dérivation de aix troubles, « eaux troubles », auquel cas Stipulis serait une remotivation tardive.
Etroubles, anciennement Estrobles, puis ecclesia de Stipulis vers 1100, commune et village (Vallée d´Aoste) ;
Les Etroubles, hameau (Malafretaz, Bresse, Ain).

Peut-être de même origine :
Forêt d´Etroubion, lieu-dit (Courtelary, Jura bernois).


Eudenna
L´Eudenna, lieu-dit de la commune de Bourg-Saint-Pierre, district d´Entremont (Valais), selon Guex c´est le nom patois d´une herbe piquante et glissante, du bas latin acuculina, « petite aiguille », diminutif de acucula.

Eugine
Vers l´Eugine, lieu-dit de la commune de Saint-Maurice (Valais), au bord du Rhône, probablement une variante de Augine.

Eulets
Les Eulets, maison isolée de la commune de Bourg-Saint-Maurice (Tarentaise, Savoie), In pago des Aulets en 1633, avec un patronyme Aulet.

Eulier
Le Grand Eulier, sommet de la commune de Revel (Belledonne, Isère), 2232m, non nommé sur la Carte IGN, nemum nigrum de Acu sans date, Aiguille au XVème siècle, du latin acula, « aiguille ».

Eura
L´Eura ou Mont de l´Eura, alpage de la commune de Valtournenche (Vallée d´Aoste), patois valdôtain eura, « heure ».

Euseigne
Village de la commune d´Hérémence (District d´Hérens, Valais), Usegni et Usogny en 1200, Usenni et Usogni au XIIIème siècle, Osogny en 1352, Ysogni en 1379, nom dans lequel Guex voit un ancien [villa] Eugenia.

Euzanne
Alpage de la commune de Bex (District d´Aigle, Vaud), Ausannaz et Eusannaz en 1906, nom d´origine inconnue.

Evaire, Evaux, Eve, Eveaux, Eves,
Evette, Evettes, Evi, Evian, Evian-les-Bains,
Evieu, Evires, Evoëttes, Evons, Evouaz,
Evoué, Evoués, Evouette, Evouettes, Evouex,
Evron, Evuaz, Evuex
Terrain humide, ou présence de sources, vieux français éveux, « humide », en parlant d´un terrain, noms dérivés du gaulois eve, « eau », voir eau.
Sur l´Eve, forêt déclive (Soulce, district de Delémont, Jura) ;
Les Eveaux, lieu-dit (Vesancy, Pays de Gex, Ain) ;
Les Eves, maison forestière et source (Queige, Beaufortain, Savoie) ;
Crête de la Montagne des Eves, arête rocheuse (Sixt-Fer-à-Cheval, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Plan des Eves, alpage (La Giettaz, Val d´Arly, Savoie) ;
Gorges de l´Evi, où coule la Marive, et Chapelle de l´Evi, reconstruite en 2000 (Neirivue, Haut-Intyamon, district de la Gruyère, Fribourg) ;
L´Evouaz, bief affluent de l´Oignin (Nurieux-Volognat, Haut-Bugey, Ain) ;
Evuaz, hameau, et La Combe d´Evuaz, lieu-dit (Champfromier, Michaille, Ain).

Avec le suffixe diminutif -ette ou collectif -ette :
L´Evette, alpage (Cohennoz, Val d´Arly, Savoie) ;
Les Evettes, lieu-dit en forêt (Notre-Dame-de-Bellecombe, Val d´Arly, Savoie), Chalet des Evettes, alpage (Praz-sur-Arly, Haut-Faucigny, Haute-Savoie), Lac des Evettes, étang, et Roc des Evettes, rochers (Flumet, Val d´Arly, Savoie) ;
Les Evettes, aussi Les Zivettes, maisons isolées en clairière (Freney, Maurienne, Savoie) ;
Tête des Evettes, sommet, 2171m (Aiguilles Rouges, vallée de Chamonix, Haute-Savoie) ;
Les Evoëttes, lieu-dit (Ormont-Dessous, district d´Aigle, Vaud) ;
L´Evouette, lieu-dit (Berolle, district d´Aubonne, Vaud) ;
Les Evouettes, Evuytes en 1436, aussi Ivettes en 1906, et Evouettes d´Amont, hameaux (Port-Valais, district de Monthey, Valais) ;
Les Evouettes, alpage avec plusieurs sources (Arbaz, district de Sion, Valais).

Diminutifs avec le suffixe -on :
Les Evons, lieu-dit des Menuires, anciens réservoirs (Saint-Martin-de-Belleville, Tarentaise, Savoie).

Avec le suffixe -aux, nom qui peut aussi signifier es vaux, « en les vallons » :
Les Evaux, domaine (Onex, Genève) ;
Les Evaux, lieu-dit (Pers-Jussy, Genevois, Haute-Savoie) ;
Chapelle des Evaux (Saint-Pierre-en-Faucigny, Faucigny, Haute-Savoie).

Avec le suffixe collectif  :
L´Evoué Leiva, torrent affluent de la Manna (Saint-Martin, district d´Hérens, Valais) ;
Les Evoués ou Les Evouais, lieu-dit (Chanay, Bugey, Ain).

Avec le suffixe collectif -ex :
Les Evouex, lieu-dit (Senarclens, district de Cossonay, Vaud) ;
L´Evuex, maisons isolées (Roche, district d´Aigle, Vaud).

Avec le suffixe -eu :
Evieu, Fons de Evouz en 1199, Evoux en 1220, Apud Eviu en 1272, Foresta de Eviu en 1287, Evieu en 1650, Evieux en 1808, hameau (Saint-Benoît, Bugey, Ain).

Mot régional évire, « terre où il y a de l´eau » [Pégorier], dérivés du gaulois eve, « eau », avec les suffixes collectifs -aire, -ire, latin [terra] aquaria :
Evaire, alpage (Val-d´Illiez, district de Monthey, Valais) ;
Evires, Cura de Aquaria vers 1344, commune et village des Bornes (Thorens-Glières, arrondissement d´Annecy, Haute-Savoie).

Cas régime :
Evian, hameau (Saint-Nicolas, vallée d´Aoste) ;
Mont d´Evian, hameau (Saint-Jean-d´Aulps, vallée de la Dranse, Haute-Savoie) ;
Evian-les-Bains, Evian jusqu´en 1865, Aquianum en 1150, Eviano en 1170, Cura de Aquiano vers 1344, canton, commune et ville du Chablais (Arrondissement de Thonon-les-Bains, Haute-Savoie).

Probablement de même origine :
Evron, Evron et Apud Yvrom en 1299-1369, Evrom en 1394, hameau (Martignat, Haut-Bugey, Ain).

Voir aussi Bonévouette, Evionnaz, Ivoues.


Evalanche
Eboulement, glissement de terrain, du vieux français valanche, voir Lavanche.
Sur l´Evalanche, lieu-dit (Orzens, district d´Yverdon, Vaud).

Evançon
L´Evançon, cours d´eau de la vallée de Challant-Ayas, affluent de la Doire Baltée, (Vallée d´Aoste), Torrent Evenson sur la Carte Nationale probablement de même origine que Avançon.

Evêché
Forêt de l´Evêché, forêt de la commune de Martigny-Combe (District de Martigny, Valais), ayant appartenu à l´évêché de Sion.

Evêque, Evêques
De *episcus, forme abrégée du latin ecclésiastique episcopus, « chef d´une communauté chrétienne », du latin episcopus, « intendant, garde, surveillant », grec episkopos, « gardien », préfixe epi, « sur, dessus », et skopos, du verbe skopein, « examiner ».

Propriété d´un évêque ou d´un évêché :
L´Evêque, 3716m, sommet (Evolène, district d´Hérens, Valais), et Col de l´Evêque, 3382m, à la frontière italienne (Bionaz, vallée d´Aoste), par allusion à l´évêque de Sion, propriétaire des alpages d´Arolla jusqu´en 1875 [Kraege 2001] ;
Bois de Praz l´Evêque, forêt (Taninges, Faucigny, Haute-Savoie) ;
Evêques et Tsa des Evêques, alpages (Ollomont, vallée d´Aoste).


Everdes
Plan d´Everdes, maison isolée, et Joux d´Everdes, forêt de la commune d´Echarlens (District de la Gruyère, Fribourg), Everde en 1137, Verdes en 1343, Everdes en 1394, nom allemand Grüningen, de *es verdes, ancien français verde,« verte » par agglutination [Jaccard].

Evilard
Commune et village du Jura bernois, district de Bienne, anciennement Evillard, es Villard, « au village », du bas latin villare. Nom allemand Leubringen et Lomeringen en 1300, nom d´origine burgonde.
Métairie d´Evilard, maison isolée (Orvin, district de Courtelary, Jura bernois).

Evionnaz
Commune et village valaisans du district de Saint-Maurice. L´hypothèse selon laquelle cette localité fut détruite lors de l´éboulement du Tauredunum en 563 ne tient pas. Il est probable qu´elle disparut lors d´un éboulement causé par le torrent de Saint-Barthélémy, dont le cône de déjection a formé le Bois Noir. On retrouve ensuite des traces du village sous le nom d´Evunna en 1032, Aquisonia en 1100, Eviona en 1263, Evyone en 1338, Ivvian en 1544, Evvia en 1554, Yvian en 1654. Du celtique eve et peut-être du suffixe issu du gaulois -onnaz, « cours d´eau, source ». Selon Delamarre, ce toponyme aurait la même origine que Vionnaz, soit un dérivé du gaulois *en uitunai.

Evole
L´Evole, lieu-dit de la ville de Neuchâtel, « glissoir, couloir pour descendre bois et pierres », du verbe evaler, variante de l´ancien français avaler, « faire descendre » [Bossard], ou de l´ancien français esvoler, evoler, « [s´]envoler ».
Glacier de l´Evole, petit glacier au-dessus de la cabane de Saleina, qui aurait reçu ce nom d´un gardien de la cabane en référence au quartier de Neuchâtel portant ce nom, selon Guex [Boyer].

Evolène
Commune et village valaisans du district d´Hérens, Ewelina en 1250, Eweleina en 1255, in loco de Evolena en 1444, Ewolenaz en 1449, puis Evolénaz, dont le nom viendrait du patois Ewüi lena, qui signifie « eau facile », patois leina, en raison de l´abondance de l´eau à cet endroit, du latin aqua lenis, « eau douce, facile, calme, agréable ».

Evordes
Hameau de la commune de Bardonnex (Genève), Esvordes en 1201, par agglutination de es vordes, « en les saules marsaults », voir Vorze.

Evosges
Commune et village du Bugey (Saint-Rambert-en-Bugey, arrondissement de Belley, Ain), villa que Evoge dicitur en 1137, Evogge en 1169, De Evogiis en 1191, La terra Peron de Voges en 1341, Evogii en 1369, Evosges en 1730, Evoge sur la Carte de Cassini, Evoges en 1808, nom d´origine inconnue.

Exartiers
Du patronyme Exartier, du nom de métier exartier, exertier, « défricheur, essarteur », voir Essart.
Les Exartiers, hameau (Saint-Julien-Montdenis, Maurienne, Savoie).

Exchaquette
Bois de Mont-la-Ville (District de Cossonay, Vaud), par féminisation d´un patronyme Exchaquet, nom qui dériverait de es-Chaquet, lieu-dit savoyard d´où cette famille serait originaire (Mont-la-Ville, district de Cossonay, Vaud).

Excugefattaz
Hameau de la commune de Sciez (Bas-Chablais, Haute-Savoie), composé de la préposition latine ex, « hors », et d´un terme que Künzi 1997 rapproche du patois savoyard cuchefatta, « cul-de-sac », voir Fatta.

Excuvilly
Hameau de la commune de Sciez (Bas-Chablais, Haute-Savoie), voisin de la dépression du Foron, composé de la préposition latine ex, « hors », et d´un terme probablement de même origine que Covillet, « endroit creux ».

Exendilles
Ancien nom du territoire où se trouve l´abbaye de Hautecombe (Saint-Pierre-de-Curtille, Chautagne, Savoie), peut-être dérivé de essandole, essendole, scindelle, « tavillon, bardeau », latin scandula, scindula, même sens [Gros].

Exergillod
Hameau vaudois de la commune d´Ollon, district d´Aigle, nom primitif Essert-Gillod, « lieu essarté par les Gillod ».

Expilly
Hameau de la commune de Chindrieux (Ruffieux, Chautagne, Savoie), peut-être d´un patronyme dérivé du latin expellere, « pousser dehors, chasser ».

Extravache
Plateau avec une église ruinée situé sur la commune de Bramans (Maurienne, Savoie), dont le nom dériverait de extra, « en-dehors », et du vieux français vaque, « terre inculte, déserte », du latin vacuus, « vide », et signifierait donc « en-dehors des lieux inhabités ».

Extrepieraz
Hameau de la commune d´Ayas (Vallée d´Aoste), aussi Extrepiera, et Extrepierre sur la Carte Nationale, composé de extra, « en-dehors », et pieraz, « pierre ».

Eybens
Canton, commune et village du Pays grenoblois (Arrondissement de Grenoble, Isère), ecclesia de Aiben vers 1100, rivus de Eybeno, castrum Aybenum, castrum Eybenum au XIIIème siècle, Heybonum au XIVème siècle, aussi Ebent, Ayben, Aybenco, Eyben, etc.

Eybertière
Hameau de la commune d´Autrans (Vercors, Isère), anciennement Le Berlière et Les Bertières, par féminisation d´un patronyme Berlier ou Bertier.

Eydoche, Eydoches
Commune et village de la Bièvre (Le Grand-Lemps, arrondissement de la Tour-du-Pin, Isère), Aydoschi supra Ecclesiam au XIIIème siècle, parrochia Eydochie, apud Edoichi, fortalicium de Edochia au XIVème siècle, peut-être d´un anthroponyme romain Avitus avec le suffixe -oscus [Nègre 1990].

Peut-être de même origine, ou par transfert :
Les Eydoches, lieu-dit, et Ruisseau des Eydoches, cours d´eau tmeporaire(Commelle, Bièvre, Isère).


Eymard, Eymards
Patronyme Eymard, variante dans l´Isère des patronymes Aymar, Aymard, de l´anthroponyme germanique Haimhard, du germanique *haima, « foyer, village, patrie », et *hardu, « dur, fort ».
Eymard, quartier (Domène, Pays grenoblois, Isère) ;
Clot des Eymard, lieu-dit en montagne (Saint-Christophe-en-Oisans, Oisans, Isère) ;
Les Eymards, Les Aymards au XVIIIème siècle, hameau, et Grotte des Eymards, grotte (Lans-en-Vercors, Vercors, Isère) ;
Les Eymards hameau (Mont-de-Lans, Oisans, Isère) ;
Les Eymards, maisons isolées (Villard-de-Lans, Vercors, Isère).

Eymes
Les Eymes, quartier de la commune de Saint-Nazaire-les-Eymes (Pays grenoblois, Isère), Aymias au XIVème siècle, Les Aymes au XVème siècle, Les Aymoz au XVIIIème siècle, variante de Aymes.

Eysins
Commune et village vaudois du district de Nyon, in villa Osinco en 1002, Osins en 1140 et 1164, Oisins en 1212, Oysins en 1235, Osins et Oyssins en 1236, Oisins en 1250. Nom d´origine burgonde, qui serait à l´origine Ausingus, Osingus et qui dériverait d´un primitif *Ausingos, « chez les Ausingi », dérivé du nom propre Ausa, du radical aus, forme simple du germanique *austa, austra, « orient (point cardinal) » [Perrenot].

Eyzin-Pinet
Commune et village du Pays viennois (Vienne-Sud, arrondissement de Vienne, Isère), Aisinum et Aysinis au XIème siècle, ecclesia Aysinum et Aisinis villa au XIIème siècle, peut-être d´un gentilice Asinius, voir aussi Pinet.


Ezilière
L´Ezilière, lieu-dit de la commune de Gimel (District d´Aubonne, Vaud), forme patoise de Argilière, avec syncope du [r] et mutation du son [g] en [z].

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